Le rôle et la composition de la peau
La peau est l’organe le plus étendu du corps humain. Elle pèse, en moyenne, 3 kg chez la femme et 5kg chez l’homme.
La peau est la barrière principale aux agressions extérieures (bactéries, UV, chocs…).
Elle est aussi le miroir de notre santé intérieure (alimentation, stress, sommeil, hydratation…)
Elle se compose :
- De l’épiderme, la couche la plus superficielle. Celle-ci produit de la kératine, qui assure l’imperméabilité de la peau (et donc protège des agents pathogènes externes). L’épiderme contient des mélanocytes, qui donnent sa couleur à la peau.
- Du derme, une couche intermédiaire, composée de collagène, d’élastine et de fibres musculaires, qui aident à maintenir la structure de la peau et permettent son mouvement. Le derme contient aussi des vaisseaux sanguins, des glandes sudoripares, des glandes sébacées et des terminaisons nerveuses.
- De l’hypoderme, la couche la plus profonde, composée de cellules graisseuses qui aident le corps à lutter contre les températures extrêmes. Il se compose lui aussi de vaisseaux sanguins et de terminaisons nerveuses.
La peau est ainsi un formidable bouclier, transporte les toxines, et un outil de communication extrêmement efficace, puisqu’il regorge de branches et de segments de nerfs reliés entre eux, ouverts sur l’extérieur et sur l’intérieur. D’où l’importance et la puissance du toucher.
Au contact de la peau
Le massage accompagne les malades et les bien-portants de tout âge. Il régule le rythme cardiaque et le système immunitaire. La peau contribue à prévenir les maladies en libérant des hormones qui favorisent l’immunité.
« A un niveau biologique, il est démontré que le contact de deux épidermes provoque notamment des changements hormonaux (production de sérotonine et d’ocytocine, baisse de la production de cortisol) tout en stimulant le système parasympathique, générateur d’émotions positives ».
« Sachant que la peau est l’organe le plus étendu et le plus sensible, que la peau et le système nerveux sont issus de la même couche de cellules embryonnaires, que les doigts comme par ailleurs les lèvres possèdent un nombre disproportionné de terminaisons nerveuses connectées au cerveau, et que l’on peut considérer la peau comme un système nerveux externe, pourquoi alors faire fi des bienfaits du toucher ».
Le toucher
Le massage implique, bien entendu, le toucher. En nous massant, nous agissons directement sur notre peau et ses milliers de récepteurs sensoriels. Le toucher est la perception consciente des modifications de la peau soumise à des stimuli extérieurs.
C’est un outil de lien de communication, qui rassure et détend. Il permet d’être relié à une réalité douce.
Il peut soulager certains maux et prévenir la dépression, notamment chez les personnes âgées ou les femmes qui viennent d’accoucher. Accordant confort et réconfort aux enfants, il leur permet de développer leur assurance et leur base de sécurité.
« Le toucher est le premier sens à apparaître, le dernier à disparaître. C’est un stimulus sensoriel aussi indispensable à la vie que manger, boire et dormir.
Des études ont démontré que la privation de contact très tôt chez les bébés amenait d’importantes perturbations dans leur vie d’adulte.
Une recherche américaine sur les effets physiologiques de la caresse et du toucher parle de secrétions d’hormones apaisantes, régulatrices du système neurovégétatif et d’hormones de croissance ».
Le toucher permet un bienfait physique, mais aussi psychologique et relationnel. Depuis la nuit des temps, on appose les mains pour soulager et guérir.
Ce sont le toucher et l’enchaînement des gestes qui apportent détente et relaxation durant un massage.
L’art du toucher
L’art du toucher, c’est apporter de l’intention à nos gestes. C’est induire par nos mains les bienfaits du massage, c’est la connexion à l’autre pour lui permettre de vivre le massage tel qu’on l’a défini avec lui (libérer les émotions, améliorer le flux de l’énergie, dénouer des tensions, un temps de reconnexion à soi ou « tout simplement » une relaxation). C’est votre intention d’apporter le meilleur du massage à votre client, de faire tout ce que vous pouvez pour lui prodiguer un massage parfait.
Définissons ici succinctement ce qu’est un massage parfait. Ce n’est pas un massage sans petite erreur. Il y en a toujours (un bruit de frottement, un geste qui glisse trop vite, une zone pas assez huilée…). Ces erreurs ne sont pas tellement importantes si votre attention est entièrement tournée vers votre receveur, vers l’accomplissement de son massage.
Par votre intention, et donc par votre toucher, vous pouvez transmettre un message : recentrer le receveur sur lui-même, lui apporter de l’amour, lui permettre de relâcher la pression…
« Là où la pensée va, l’énergie va ». Ce proverbe chinois nous rappelle que l’intention ne peut se dissocier de l’attention, la pleine conscience (on ne pense pas à sa liste de course pendant qu’on masse, ni au cadeau de la fête des mères…). Elle nous rappelle aussi le pouvoir que l’on a de diriger notre esprit vers notre objectif. Et notre premier objectif est de prendre soin de notre receveur.
Un massage est toujours une rencontre, un moment privilégié entre le masseur et le massé. Votre attention entièrement dirigée vers le massé est un cadeau que vous vous faites à tous les deux. Lui recevra les bienfaits de votre « toucher-massage », ou « toucher du Cœur », et vous vivrez la réalité du proverbe « qui donne reçoit ».
Zoom sur le visage
Les types de peau et les huiles et produits associés pour le massage
Si la peau ne tire pas et ne brille pas, on dit que la peau est normale.
Si elle tiraille mais ne brille pas, on dit que la peau est sèche.
Si la peau brille mais ne tire pas, on dit que la peau est grasse.
Lorsque la peau est grasse sur le nez, le menton et le front, mais sèche sur les joues et les tempes, on dit qu’elle est mixte.
Pour une peau normale à sensible, l’hydrolat de camomille, de bleuet et d’hélichryse conviennent parfaitement. L’huile de chanvre et d’amande douce sont recommandés. Attention aux propriétés allergènes de l’hélichryse.
Pour une peau sèche, il faut éviter les produits chimiques et à base d’alcool. Les eaux florales (hydrolats) sont plus adaptées (tilleul, mélisse, hamamélis par exemple) qu’une lotion tonique.
On favorisera l’utilisation des huiles d’amande douce, argan, jojoba ou beurre de karité.
Pour une peau grasse, il faut utiliser des produits qui permettent de nettoyer l’épiderme, à base d’acide hyaluronique ou de glycérine qui hydratent sans obstruer les pores, pour éviter l’excès de sébum et les pores obstrués. L’hydrolat de romarin, de cyprès et de lavande conviennent parfaitement. On favorisera l’huile de coco, de rose musquée, de nigelle, de jojoba, de caméline ou de bourrache. Attention aux propriétés allergènes de la lavande.
Pour une peau mixte, on utilisera de l’hydrolat de fleur d’oranger, de lavande ou d’hamamélis. L’huile de noisette, de jojoba sont recommandées.
Les hydrolats de Ciste (arbuste fleuri du pourtour méditerranéen), de rose de Damas, de sauge et de cassis sont raffermissants, ils aident à lutter contre les rides. Attention aux propriétés allergènes de la rose. L’huile de calophylle, de rose musquée et de noyau d’abricot tonifient la peau. L’huile d’avocat stimule le collagène et l’élastine.
L’hydrolat de yuzu convient à toutes les peaux. Originaire du Japon, il est dans la tonalité de ce massage !
L’hydrolat permet de nettoyer la peau, et l’huile permet de l’hydrater. Prenez des produits biologiques, des hydrolats 1:1 (c’est-à-dire 1kg de feuilles pour 1l d’eau de source), et des huiles végétales neutres (préférez les premières pressions à froid). Il existe de nombreuses productions locales ou françaises, pourquoi ne pas les privilégier ?
NB : on parle d’eau florale quand on utilise la fleur et d’hydrolat quand on utilise la plante.
La liste des produits cités n’est pas exhaustive.
En cas de peau très sensible, augmentez la quantité d’huile utilisée pour ne pas irriter la peau.